Les pratiques commerciales restrictives de concurrence sont au cœur des préoccupations des entreprises et des autorités de régulation. Elles engendrent, en effet, des distorsions sur les marchés et peuvent nuire à la fois aux consommateurs et à l’économie dans son ensemble. Dans cet article, nous vous présenterons un panorama complet des différentes pratiques restrictives existantes, des enjeux qu’elles soulèvent pour les entreprises et les autorités de régulation ainsi que des conseils professionnels pour prévenir ces risques.
Les différentes catégories de pratiques restrictives de concurrence
Il existe principalement deux types de pratiques commerciales restrictives de concurrence :
- Les ententes, qui désignent des accords entre entreprises concurrentes ayant pour objet ou pour effet d’empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu normal de la concurrence sur le marché. Les ententes peuvent être horizontales (entre concurrents) ou verticales (entre fournisseurs et distributeurs).
- L’abus de position dominante, qui se caractérise par l’exploitation abusive par une entreprise d’une position dominante sur un marché. Cela peut se traduire par des prix excessifs, des refus de vente, des ventes liées ou encore des pratiques discriminatoires.
D’autres pratiques, moins courantes mais tout aussi préjudiciables pour le fonctionnement du marché et la protection du consommateur, peuvent également être considérées comme restrictives de concurrence. Il s’agit notamment du parasitisme, qui consiste à tirer profit des efforts d’autrui sans en supporter les coûts, et de la frustration, qui vise à détourner la clientèle d’un concurrent en utilisant des moyens déloyaux.
L’encadrement juridique des pratiques restrictives de concurrence
Les pratiques commerciales restrictives de concurrence sont encadrées par diverses législations et réglementations, tant au niveau national qu’international. Les principaux textes applicables en la matière sont :
- Le Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), qui interdit les ententes (article 101) et l’abus de position dominante (article 102).
- Le droit national, qui transpose les dispositions du TFUE dans les législations des États membres de l’Union européenne. En France, par exemple, les articles L. 420-1 et L. 420-2 du Code de commerce reprennent les dispositions relatives aux ententes et à l’abus de position dominante.
- Les règlements européens, qui précisent certaines conditions d’application des dispositions du TFUE, notamment en ce qui concerne les exemptions aux interdictions d’ententes.
Au-delà des aspects purement juridiques, il convient également de prendre en compte la jurisprudence ainsi que la pratique décisionnelle des autorités de régulation en charge de la concurrence.
Les sanctions encourues en cas d’infraction aux règles de concurrence
Les entreprises qui se rendent coupables de pratiques commerciales restrictives de concurrence s’exposent à des sanctions financières et pénales. Les sanctions financières, prononcées par les autorités de régulation, sont généralement proportionnées à la gravité de l’infraction, au chiffre d’affaires de l’entreprise et à sa récidive éventuelle.
En outre, les entreprises peuvent également être tenues responsables civilement lorsque leurs pratiques ont causé un préjudice à un tiers (par exemple, un concurrent ou un consommateur). Le montant des dommages et intérêts accordés peut alors être conséquent.
Les bonnes pratiques pour prévenir les risques liés aux pratiques restrictives de concurrence
Afin de minimiser les risques liés aux pratiques commerciales restrictives de concurrence, il est essentiel pour les entreprises d’adopter certaines bonnes pratiques :
- Mettre en place une politique interne claire et précise en matière de respect des règles de concurrence. Cette politique doit être portée par la direction et diffusée auprès des collaborateurs concernés.
- Organiser des formations pour sensibiliser les salariés aux enjeux du droit de la concurrence et aux conséquences des pratiques restrictives.
- Désigner un référent, responsable du respect des règles de concurrence au sein de l’entreprise.
- Mettre en place des procédures internes permettant de détecter et de traiter les éventuelles pratiques restrictives (par exemple, un dispositif d’alerte).
- En cas de doute sur la légalité d’une pratique, solliciter l’avis d’un conseil juridique spécialisé en droit de la concurrence.
Les pratiques commerciales restrictives de concurrence sont un enjeu majeur pour les entreprises et les autorités de régulation. Les sanctions encourues peuvent être lourdes, tant sur le plan financier que sur le plan de la réputation. Il est donc essentiel pour les entreprises d’en prendre conscience et d’adopter une démarche proactive pour prévenir ces risques.